Les paysages de Saché

Le Paysage : une notion évolutive

Le paysage, selon la Convention Européenne adoptée en 2000 sous les auspices du Conseil de l’Europe désigne « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et humains et de leurs interrelations ».

On considère tout simplement que le paysage est ce qui est compris dans le champ où porte le regard.

Mais la notion de paysage a évolué au cours des siècles. Elle ne prend forme véritablement qu’à partir du XIXème siècle.
La photographie a permis de saisir et de pérenniser l’instant où le regard se porte sur un paysage. Avec de grandes variantes selon l’heure du jour et la saison, par le jeu de la lumière et des couleurs qui changent. Les photos aériennes et celles prises par satellites donnent une toute autre dimension à notre champ visuel. Elles écrasent les perspectives mais permettent de saisir en un instant la globalité d’un paysage très vaste.

Ci-dessous une vue aérienne du territoire de la commune de Saché

Nos paysages sachéens

Dans « le Lys dans la Vallée » , roman écrit à Saché, Balzac, en parlant de la vallée de l’Indre, décrit un paysage de bonheur, une véritable harmonie illustrée par « ce long ruban d’eau qui ruisselle au soleil entre deux rives vertes, par ces lignes de peupliers qui parent de leurs dentelles mobiles ce val d’amour, par les bois de chênes qui s’avancent entre les vignobles sur des coteaux que la rivière arrondit toujours différemment ou par ces horizons estompés qui fuient en contrariant. »

Nos paysages font partie de notre patrimoine, naturel et culturel. Il représente un héritage des plus précieux qu’il faut préserver et transmettre intact aux générations futures. Le territoire de Saché comprend trois grands types de paysages : paysages de vallées, de coteaux et de plateaux.

Les paysages de la vallée de l’Indre s’apprécient en prenant de la hauteur. Il faut grimper, soit sur le coteau Nord, soit sur le coteau sud, selon l’heure du jour, pour avoir une vue plongeante, qui passe par-dessus les peupliers. En empruntant la D84, on a par endroit quelques beaux aperçus sur la rivière elle-même et ses méandres, tout particulièrement entre La Basse-Chevrière et Vonnes.

Les deux rives de l’Indre sont bordées de deux coteaux assez différents. Le mieux pour avoir une vue large est de se servir de l’élévation de l’un pour regarder l’autre en face. Le coteau nord, orienté plein sud, bien ensoleillé, assez pentu, a beaucoup de charme. En montant par le chemin du Carroi, on peut découvrir de belles perspectives, avec le Château de la Haute-Chevrière, les bois et bosquets perchés en fin de coteau qui annoncent la forêt de Villandry, l’Atelier Calder et les deux dernières vignes , à droite et à gauche de ce dernier.

Le coteau sud, moins marqué, plus rond, doit se regarder en fin de journée lorsque le soleil, plein ouest l’éclaire. On a une belle vue sur le village de Saché, le château et son parc, l’église, et les différents hameaux qui s’échelonnent tout au long du coteau jusqu’au territoire d’Azay-le-Rideau à l’ouest.

Les plateaux sont au sud du village. Ils sont assez vallonnés. De petites vallées, de petits bois, des fermes et des hameaux, ponctuent et agrémentent le paysage. En mai, juin et juillet le jaune d’or des champs de colza puis de tournesol, resplendit au soleil.

A Saché, heureuse histoire, aucun paysage, jusqu’à ce jour, n’a été abîmé, ni par l’urbanisation, ni par des zones commerciales. Si Balzac revenait en ses terres, son enchantement, serait toujours aussi fort. Continuons à les protéger.

Georges Collin, janvier 2010.